B- Le Jeu de la vie

À l'origine, le Jeu de la vie fut présenté comme un jeu mathématique. Sa description va nous permettre de matérialiser et mieux comprendre ce que sont les automates cellulaires.

À l'instar des espaces cellulaires d'Ulam, le Jeu de la vie se présente sous la forme d'une grille constituée de cellules, par exemple :

 

Exemple de configuration de départ

L'univers est limité ici à un rectangle de 5 par 3. Pour faciliter l'explication, nous avons numéroté les cellules de 0 à 4 en horizontal et de 0 à 2 en vertical. Les cellules claires sont actives.

Dans le Jeu de la vie, est considérée comme voisine toute cellule contiguë, y compris les diagonales.

 

Détermination du voisinage

La figure ci-dessus montre le voisinage de la cellule 12. En l'occurrence, sur les huit voisins, deux sont actifs.

Les règles du Jeu de la vie sont simples :

On peut interpréter ces règles en considérant qu'une naissance nécessite un certain rassemblement de population (3 en l'occurrence), que les cellules ne peuvent survivre à un trop grand isolement (moins de 2 voisines) et qu'une trop forte concentration (plus de 3 voisines) les étouffe.

Les automates cellulaires fonctionnent de manière discrète. C'est-à-dire que le temps s'écoule par à-coups. Ceci signifie dans notre cas qu'à la génération t, chaque cellule examine son environnement et détermine son état futur. Quand l'ensemble des cellules a été traité, et seulement à ce moment là, toutes les cellules passent à l'état calculé. On simule ainsi un traitement parallèle.

Illustrons ce mécanisme à partir de la configuration précédente :

 

Valeurs de voisinage

Dans le schéma précédent, le nombre de voisins actifs est noté pour chaque cellule :

À la génération suivante, seules les cellules 02, 12 et 22 seront donc actives.

 

Seconde génération

On met ici en évidence les trois propriétés fondamentales des automates cellulaires « standards » 1 :

  1. Le parallélisme : Un système est dit parallèle si ses constituants évoluent simultanément et de manière indépendante.
  2. La proximité (locality) : Le nouvel état d'une cellule ne dépend que de son état actuel et de l'état du voisinage immédiat.
  3. L'homogénéité : Les lois sont universelles, c'est-à-dire communes à l'ensemble de l'espace de l'automate cellulaire.

1. Rucker R., Walker J., Introduction to CelLab, http://www.fourmilab.ch/cellab/